Dernier soupir
- jean.essomba
- 24 mai 2023
- 1 min de lecture
Ceci est le dernier soupir (sur l’enfance profanée) que je partage. Je vous rassure, je n’arrête pas par manque d’air, je respire encore.
Je n’arrête pas non plus à cause des messages d’intimidation que j’ai reçus après la publication de mon post sur l’excision (troisième soupir). J’assume et je maintiens ce que j’ai dit.
Je remercie tous ceux qui m’ont apporté leur soutien.
Après avoir lu mes textes sur l’enfance profanée, une amie m’a dit un jour avec une certaine candeur : « Comment peux-tu écrire des choses aussi violentes toi qui es si gentil. Tu es sûr que tu vas bien ? »
Je lui ai répondu avec la même innocence qu’avant de m’adresser aux autres, ces mots parfois difficiles à entendre, sont des gifles que je m’assène pour rester éveillé, car lorsque je ferme les yeux, je suis hanté par l’image de
Cet enfant famélique
Vidé par la faim
Asséché par la soif
Qui claudique
Au milieu des ordures
Ignorant tout du cynisme
Qui, par calcul ou indifférence
Programme son destin funeste.
Puis, plus loin, plus tard,
Comme prévu
Je le retrouve
Qui gît sous un tapis
De mouches, de mille souches
Si épaisses, qu’elles s’affaissent
Repues, du pus
Qui suinte
De mille plaies
Effroyables cachets
De la barbarie
Au nom de la patrie
De la religion
De la coutume
Au nom de l’aisance
Des nôtres
Mais chuuuuut…
Je dois me taire
Ma folie doit rester
Intérieure
Silencieuse
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